vendredi 1 février 2013

Lubies…

Je me dis souvent que je devrai changer mon rythme d'écriture : au lieu de sortir une analyse aboutie une fois tous les trois mois, produire des textes plus brefs et moins creusés… Je tente aujourd'hui  une petite considération inactuelle.

Les discussions sur l'admissibilité des articles ne sont pas nouvelles. On en retrouve facilement la trace dès les débuts de Wikipédia.

Une récente discussion sur le blog de l'ami Pierrot s'avère assez instructive à ce propos. On s'aperçoit en effet que nous sommes presque tous l'inclusionniste ou le suppressionniste de quelqu'un. Chaque contributeur a sa petite lubie, son petit lieu d'expertise bien pointu dont il prend grand plaisir à explorer les moindres recoins. Cela peut être les ruisseaux de l'Alaska, les évêques québecquois, les cabines du Titanic, les préfets français…

Il n'y a rien de surprenant à cela. Le principal moteur de la contribution wikipédienne est avant tout d'ordre affectuel : on se passionne pour quelque chose, quelque fois simplement pour le plaisir d'être passionné ; on cherche assez naturellement à laisser une trace de cette curiosité inassouvie.

J'ai été assez inspiré de choisir une lubie relativement irréprochable. Les petits philosophes grecs oubliés s'attirent en effet les faveurs des philologues, prêts à se disputer le moindre petit bout de fragment. C'est ainsi que j'arrive à écrire un article correct sur une personne qui n'a pas été évoquée plus de six fois dans toute la littérature antique.

Sans les lubies, Wikipédia ne serait sans doute pas… Composée uniquement de lubies, elle ne serait sans doute pas une encyclopédie… Toute la difficulté des discussions communautaires vient de la nécessité de ménager un délicat équilibre entre ces deux réalités.

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